Jeux constructivistes, pensées systémiques, leur rapport avec la pédagogie et les écrans interactifs

30/06/2019

Les jeux et le fait même de jouer permet aux élèves une meilleure compréhension des systèmes complexes, dont leurs propres systèmes de pensée. Il a été maintes fois démontré que les jeux ont un pouvoir stimulant sur la capacité des élèves à penser en systèmes. En considérant les jeux comme un système, on peut avancer que quand les joueurs agissent, le jeu lui-même en tant que système interactif peut changer. Quant à la pensée systémique, on considère que les penseurs systémiques peuvent analyser comment des parties d'un tout interagissent entre elles, pour produire des résultats globaux dans des systèmes complexes. Elle crée une relation plus profonde entre les élèves et l'apprentissage, ce dernier étant rendu plus significatif, allant au-delà de l'habituel récitation par cœur.
Quand des changements sont apportés aux règles déjà établis dans un jeu ou un environnement donné, les acteurs, ici les élèves jouent avec le système et apprennent ainsi à penser en système.

Enseignement en mode créatif, le constructivisme dans toute sa splendeur

Si le fait de prendre part à des jeux renforce la pensée systémique, l'acte même de faire des jeux favorise l'acquisition de la fluidité des systèmes. Cette approche qu'on appelle aussi constructivisme, est l'occasion de combiner l'apprentissage par le jeu avec l'apprentissage par projet.

On retrouve plusieurs ouvrages sur les rapports entre les principes d'apprentissage et les notions constructivistes sur la façon dont l'apprentissage se fait avec la fabrication d'artefacts personnels significatifs. L'auteur James Paul Gee a publié plusieurs écrits sur les "bons" jeux vidéo en relation avec le "bon apprentissage". A priori, les bons jeux éducatifs et/ou commerciaux stimulent l'apprentissage actif et métacognitif, car les joueurs apprennent la sémiotique des jeux, qui sont conçus comme des systèmes.

jeu video creatif ECO

Les écrans numériques interactifs, au service de la libération de la créativité des élèves

Les auteurs Kafai et Burke poussent encore plus loin en considérant le constructivisme comme créateur de sens. En considérant qu'en partageant les jeux, les élèves apprennent à la fois sur le cours mais aussi sur leur propre pensée. Papert d'ajouter qu'ils se construisent leur propre théorie de la connaissance et par conséquent leur propre théorie de la connaissance.

Ces théories sur les jeux constructivistes sont vérifiables sur des jeux comme Minecraft, Scratch ou encore Eco dans lesquels, les joueurs sont invités à créer leurs propres écosystèmes. Le jeu Eco a d'ailleurs été primé et a reçu un financement du ministère de l'éducation des Etats-Unis. Utilisé sur un écran interactif, ces jeux constructivistes à l'instar de Breakout EDU libèrent la créativité des élèves. En pratiquant en petit groupe devant l'écran, ils peuvent par la suite créer leurs propres jeux.

En jouant, les élèves développent indéniablement leur manière d’apprendre, d’une manière que nous voyons dans de bonnes leçons d’apprentissage par projet. De plus, à mesure que les enfants apprennent en fabriquant, ils peuvent aussi apprendre à réfléchir à leur pensée, suivant le principe du constructivisme. Papert a écrit « En enseignant à l’ordinateur comment penser, les enfants se lancent dans une exploration de la façon dont ils pensent eux-mêmes. »